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#1 15-10-2006 17:48:46
Un buzz bien maitrisé pour le rappeur de marly gomont
Tous le monde l' a vu: un rappeur sortie de sa campagne grace aux internautes....
hasard avez vous dit????
pas si sur....
dorenanvant la manipulation s' exerce a travers le buzz...
en tout cas chapeau pour le coup marketing....
Internet va vite.
Kamini, jeune infirmier noir, fils du médecin de Marly-Gomont (Aisne), vient de le vérifier. Ce rappeur dans l'âme ne vient pas d'une "té-ci" (cité), comme il l'explique dans un clip hilarant (www.kamini.fr) tourné cet été avec les moyens du bord. Mais, en trois semaines de septembre, il a fait le tour de la Toile, de la filière musicale et des médias. Filmé au milieu des vaches et des prés, le jeune homme, cheveux dressés, look de B-boy, raconte sa vie de "seul black" de Marly-Gomont. Un de "ces p'tits patelins que personne connaît, même pas Jean-Pierre Pernaut !". Une imparable description de l'ambiance rurale par le "pépito, bamboula" de service, comme on l'appelait dans la cour de récré, de l'école primaire jusqu'au lycée.Un jeune homme de son temps, au vocabulaire urbain, et bien élevé. Mercredi 4 octobre, pas rancunier, Jean-Pierre Pernaut, au 13 heures de TF1, lui consacrait un reportage de trois minutes, tourné dans ce village de Picardie devenu depuis l'objet de toutes les curiosités. A cette date, Kamini a déjà fait le tour des plateaux de variété. Le 28 septembre, il répondait aux questions d'Ariane Massenet et Michel Denisot, sur le plateau du "Grand journal" de Canal+ ; le 22, il était l'hôte de Karl Zéro sur son site Web2zero, et se soumettait aux vannes de Cauet dans son émission de Fun Radio, retransmise sur Fun TV.
Aujourd'hui, son site kamini.fr enregistre des milliers de connexions par jour. "Mercredi 11 octobre, nous en avons eu 300 000, explique Martin Coulon, son manageur. Il faut dire que nous avions fait quatre télés dans la journée." Dont une apparition chez Laurent Ruquier sur France 2. "J'ai reçu des messages d'une télé à Hongkong, d'un magazine coréen, de Français installés à San Francisco, s'amuse Kamini. C'est impressionnant."
Il aura suffi de quelques mails pour faire passer le rappeur rural du statut de parfait inconnu à celui de nouvelle star. Un phénomène qui rappelle les succès de Lorie ou de Raphaël, révélés par le site Peoplesound.com à la fin des années 1990, ou plus récemment le Zidane y va marquer de Cauet, suivi du Coup de boule, avatar plus zouké, concocté par des habitués des coups marketing, responsables d'un micro-label, Plage records. A la différence que Kamini, lui, n'a toujours pas de disque à vendre. "J'ai l'impression de commencer par la fin", dit-il, depuis son service de nuit d'infirmier psychiatrique àLille, un job qu'il a gardé - "ça me remet les pieds sur terre". Et de plaisanter : "On peut dire que la virtualité d'Internet est bien réelle en tout cas..."
Tout commence au début du mois de septembre. Kamini envoie son clip à des maisons de disques, des majors parisiennes : Warner, Sony BMG, Universal, EMI. Ou plutôt un lien vers une page du site Internet de La Plèbe production, un label de rap indépendant lillois. Martin Coulon, son fondateur, conseille Kamini depuis longtemps. Il est animateur de radio, s'occupe d'un studio d'enregistrement à Lille et connaît bien le milieu musical régional. "Le lien, c'était justement pour que cette vidéo ne se ballade pas. On ne pouvait pas la télécharger. L'idée, c'était d'obtenir un rendez-vous en maison de disques, parce qu'on savait qu'on avait un truc très original. Ça n'avait rien d'un délire entre potes."
Les maisons de disques n'auront pas le temps de répondre. Un stagiaire enthousiaste transmet le lien à des amis, qui selon le principe de la diffusion virale sur Internet, le transmettent à d'autres, dans un milieu plutôt branché et proche des médias. Le 12 septembre, quelques jours seulement après l'envoi aux maisons de disques, le lien apparaît sur "le blog du patron" de Lafraise.com, une toute jeune société d'impression sur tee-shirt pour urbains à la mode, très fréquenté par les graphistes.
Emilie Desbonnets, coréalisatrice du clip et graphiste de profession, réagit sur le forum : "Contente que ça plaise, mais ce clip n'a rien à faire en ligne, je l'ai réalisé pour Kamini dans le but d'une maquette de promo pour une maison de disques et il n'était pas censé être divulgué et encore moins mis en ligne. Kamini était énervé, moi aussi." Martin Coulon reconnaît qu'il a même songé "à supprimer le lien, un instant." Heureusement pour son poulain, il n'en a rien fait.
A Canal+, Régis Lamanna-Rodat est un des programmateurs du "Grand journal". Il s'occupe du plateau "découvertes" mis en place depuis la rentrée. Sa mission ? "Chercher des profils à part, des tronches qu'on ne connaît pas ou qui vont bientôt éclater. Et Internet est un très bon vecteur de découvertes." Il a, comme beaucoup de monde dans la semaine du 15 septembre, reçu le mail d'un ami qui lui conseillait de regarder la vidéo de Kamini. "Le clip nous a tout de suite plu, et le "buzz" nous a convaincus qu'il fallait inviter Kamini très rapidement. Quand nous l'avons contacté, nous étions au courant de son passage chez Cauet et d'un article en préparation pour Libération." Picard d'origine, Jean-Pierre Pernaut fut, avec RCV, radio associative locale, parmi les premiers à réagir, mais, explique Martin Coulon, le manageur, "attaquer direct avec le 13 heures de TFI, c'était risqué. Kamini n'avait jamais "fait" de média. Nous avons préféré attendre un peu".
La petite équipe, qui entend garder la maîtrise du "buzz", a décidé de ne refuser aucune interview, traitant - à l'inverse des plans médias de l'industrie du disque - organes associatifs, médias branchés ou de masse sur un pied d'égalité. Kamini et son manageur ne cessent de faire des allers-retours à Marly-Gomont - ils habitent l'un et l'autre à Lille - pour répondre aux interviews et poser devant le panneau à l'entrée du village. Curieusement, seule la presse rap ne s'est pas manifestée.
Aujourd'hui, l'urgence, pour les deux compères, est de ne pas laisser passer leur chance. Ils travaillent à la sortie d'un album, dont la maquette est enregistrée, et veulent sortir "le rap de Marly-Gomont" car "les gens le réclament", dit Kamini. Deux maisons de disques, Warner et Sony BMG, lui ont fait une offre sérieuse, "d'artiste et non de "coup"". Contactées les premières par le duo, elles ont assistées, impuissantes mais ravies, à la médiatisation fulgurante du rappeur. Et, du coup, elles ont ajusté leurs propositions.
Ce phénomène, spontané dans le cas de Kamini, mais pas inédit, les maisons tentent de le reproduire, depuis le succès du groupe Arcade Fire (initié par les blogs musicaux en 2004), des Arctic Monkeys (révélés par le site communautaire MySpace en 2005), ou très récemment de la jeune Lily Allen (lancée sur MySpace également).
La caution populaire concrétisée par les téléchargements spontanés sur Internet est l'équivalent du vote des spectateurs d'émissions de télé-réalité comme "Nouvelle star" (M6) ou "Star Academy" (TF1). Elle crédibilise l'artiste face aux médias, surtout lorsqu'elle se produit sur des sites comme MySpace ou YouTube - propriétés respectives de Rupert Murdoch et de Google -, qui drainent des millions d'internautes et où les directeurs artistiques des majors de la musique rôdent en nombre.
L'usage de ces sites devrait se développer, car il limite la prise de risques en amont : Internet permet de tester le potentiel de l'artiste sans dépenser beaucoup d'argent. Encore faut-il parvenir à faire remonter sa bulle à la surface de cet océan d'artistes en devenir présents sur le Net. Il existe des ruses, révèle Richard Cabaret, créateur de la société Overseas, et manageur de Little, une jeune artiste en vogue sur MySpace : "Les maisons de disques utilisent parfois des robots pour faire grimper en flèche le nombre de connexions sur la page de l'artiste, et remonter sa page dans les référencements."
Après l'affaire Kamini, dans les maisons de disques, des armées de "stagiaires enthousiastes" sont déjà sur le pied de guerre.
Odile de Plas et Véronique Mortaigne
Article paru dans l'édition du 15.10.06
Il m'est odieux de suivre autant que de guider. (Nietzsche)
The lady in the radiator - ERMC
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#2 16-10-2006 20:05:47
Re : Un buzz bien maitrisé pour le rappeur de marly gomont
c'est quand même bien géré c't'histoire ; arriver à maîtriser le tout, la com, la diffusion internet...
Chapeau.
Allons voir si les autres rêvent encore...
http://www.troisptitspoints.net
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#3 21-10-2006 14:16:04
Re : Un buzz bien maitrisé pour le rappeur de marly gomont
arf je suis déçu, je l'avait vu que sur le net ce clip et je l'avait trouvé vraiment excellent (mdr la caricature de la campagne française c'est trop ça ) ...je regarde pas la télé je savais pas que c'était branché marketing à fond comme ça, j'ai cru à un pur délire entre potes... naïf que je suis.
Là où certains utilisent le net pour diffuser librement, d'autres s'en servent juste pour prendre la température et s'assurer de réussir leur business, ils ont bien réussi leur coup mais dommage...
Dernière modification par Drow (21-10-2006 14:18:45)
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#4 28-10-2006 00:05:42
Re : Un buzz bien maitrisé pour le rappeur de marly gomont
Vu la qualité du son, celle de la vidéo... plus le fait qu'avant que son site officiel ne s'appelle "kamini.fr", il était hébergé par un label lilois, je pensais à un délire mais suffisamment bien construit pour donner un "phénomène" marketing... après, toutes ces choses là sont assez lointaines pour moi, je continue à faire ma zik dans mon coin et celle de kamini m'aura quand même bien fait marrer.
C'est ce que recherchent les maisons de disque, un single promotionnel. Sauf que là, elles n'ont rien à produire donc beaucoup moins de risque pour eux, c'est tout bénéf.
http://aisyk.blogspot.com -O- http://www.aisyk-projets.fr -O- Aisyk on Dogmazic
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