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#1 31-07-2007 08:26:47
Manu Tchao ne croit plus au disque
Vu sur Ratiatum : http://www.ratiatum.com/news5430_Intern … _Chao.html
Malgré la sortie le 3 septembre prochain de La Radiolina, Manu Chao ne croit plus vraiment au disque. C'est donc l'occasion pour lui d'engager un nouveau rapport à Internet et d'esquisser un avenir pour le business de la musique. Un avenir où les artistes se défendront avant tout sur les planches et où le public ferait preuve d'une certaine éthique vis à vis des émergents.
On parle beaucoup de la réaction des majors face au piratage, mais pas assez de celle de leurs artistes, qui, après tout, sont tout autant concernés. Et si le consensus est de mise pour ces premières, les réactions divergent quant aux seconds.
On retrouve deux types de discours. Le premier, assez récurrent, va dans le même sens que l'industrie et condamne sans concession la pratique, allant même jusqu'à faire des paroles des chansons de véritables diatribes contre les téléchargeurs.
Le second, quant à lui, prend la mesure des choses et en tire les conséquences tout en dessinant des voies possibles pour l'avenir. Manu Chao en fait parti. Dans un éditorial accordé à Courrier International, le chanteur annonce sa décision d'arrêter de produire des albums et de faire de La Radiolina son dernier CD à sortir sur le marché. "Je n’arrêterai pas la musique" rassure-t-il, "mais, vu l’évolution technologique, peut-être que, par la suite, dès que j’aurai une nouvelle chanson, je la mettrai en ligne."
La Radiolina, qui veut dire "La petite radio" en espagnol, est emblématique du concept qu'il souhaite développer dans le futur. En effet, l'album devrait se voir élargir de nouveaux titres qui apparaîtront au fur et à mesure sur le site Web dédié. "J’utiliserai mon site Internet comme une station de radio. [...] L'idée, c’est de continuer d’envoyer des cartes postales sonores sur mon site, de mettre les chansons les unes derrière les autres sans penser systématiquement “album”."
Bref, La Radiolina marque la fin d'une époque et le début d'un nouveau rapport à la musique que le chanteur considère comme inévitable. "Les grandes maisons de disques sont en difficulté, c’est un peu la fin des dinosaures" concède-t-il, pendant que "d’autres industries, notamment celles qui fabriquent les lecteurs MP3, engrangent les bénéfices. Les uns perdent, les autres gagnent. Et nous, chanteurs, devons trouver notre place pour continuer."
Alors plutôt que de jeter la pierre aux téléchargeurs - avouant même avoir eu pendant son adolescence 90 % de sa discographie "piratée" - Manu Chao esquisse deux optiques de développement pour l'avenir de la musique : Internet et les concerts. "Ceux qui se défendent sur les planches s’en sortiront mieux que ceux qui dépendent du studio ou qui ne sont pas à l’aise en direct".
Le modèle (ou les modèles) économique pour l'industrie musicale par rapport à Internet n'est pas encore défini. Certains le voient comme une simple évolution de support après le CD, d'autres comme un élément avant tout promotionnel destiné à alimenter un autre secteur qui marche très bien, celui du spectacle vivant.
Manu Chao, lui, ne prétend pas avoir trouvé la solution idéale mais tente de s'adapter. Son passé de 'pirateur" et la conscience qu'il a de la quasi-impossibilité pour les adolescents de satisfaire les exigences pécuniaires de l'industrie du disque l'ont-ils aidé à avoir une vision plus lucide du marché ?
Il faut en tout cas noter que le chanteur partage non seulement un discours que l'on retrouve souvent dans la bouche des pirateurs mêmes - "Nous n’avions pas assez d’argent pour acheter de la musique, mais nous avions envie d’en écouter." - mais aussi l'éthique que ceux peuvent parfois montrer : "Que les gens piratent les “gros” comme moi, ça ne me gêne pas. Mais qu’ils fassent l’effort d’acheter la musique des petits labels".
Après l'age de Fer, l'art de ne rien faire (ellevisse)
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#2 31-07-2007 10:59:43
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
Bah il n'a pas tord et je pense aussi qu'il faut que le marché du disque passe à autre chose. Qu'est-ce qui empêche un groupe connu (ou pas d'ailleurs) de vendre ses titres directement sur son site (hormis la sacem) ? Après tout ce serait pas plus mal. Mais les royalties ont leur importance dans l'esprit de beaucoup d'artistes. Il existe deux courant bien distinct, et de plus en plus, la musique pour faire du fric et la musique pour être partagé. Et on se rend compte que quel que soit le côté duquel on se trouve (libre/non libre) finalement, on trouvera toujours des gens pour réfléchir à ce qu'ils désirent réellement ; faire du fric ou partager sa musique. Du coup on trouve des Manu Chao qui penche vers internet comme option alors que d'autres du libre demande des sommes exorbitantes pour faire un concert gratos
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#3 31-07-2007 19:42:20
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
Entre libre et SACEM reste le problème de la diffusion sur les médias mercantilistes.
Je pense que manu tchao et d'autres bien plus gagnent largement leur vie grâce à la diffusion radio/télé mais ne peuvent vendre leur zik directement ou la proposer en téléchargement gratos.
Avec les licences libres, on ne peut envisager la diffusion radio/télé que gracieusement (s'il veulent bien de nous) et vu le fric qu'ils se font, ça me ferait bien chier en fait
Je sais pas comment va se demerder manu tchao avec ses prochains titres, mais j'attends de voir bien curieusement et je tire lui mon chapeau pour cette lucidité qu'il a toujours eu.
Ca me rappelle l'époque où la mano allait faire la tournée des maisons de quartier plutôt que de remplir les grandes salles.
Patchanka !
Après l'age de Fer, l'art de ne rien faire (ellevisse)
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#4 02-08-2007 09:11:34
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
je ne suis pas d'accord avec le fait que les licences libres nous obligeraient à avoir un passage radio/télé gratos. Bien au contraire, les licences prévoyant un aspect non commercial de l'oeuvre ne pourront jamais être utilisé à la radio/télé sans l'accord de/des artiste(s). Du coup s'ils veulent un passage sur ces médias là rien ne les empêchera d'avoir un contact avec l'artiste et lui demander quel est son prix. L'avantage c'est que ça coûtera toujours moins cher que de passer par un organisme style sacem mais le désavantage c'est qu'il n'existe alors pas de structure pour les licences libres permettant la récolte des fonds. sans pour autant parler de royalties, on pourrait déjà se pencher sur l'organisation d'une structure associative (et réellement bénévole) qui se chargerait de rassembler tous les artistes du libre afin de ramasser les fond qu'ils reverseraient ensuite aux artistes concernés.
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#5 02-08-2007 09:23:13
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
Dans le fond, tu n'as pas tord hackrow. Reste que dans le réel, une radio payant un forfait pour pouvoir diffuser des artistes sacem ne va pas en plus payer pour diffuser un artiste sous lld. Sans compter qu'il va devoir faire la démarche pour les accords, artiste par artiste. Alors effectivement, une assos pour celà serait déjà une facilité... mais accepteront-ils de payer en supplément ?
C'est en ce sens que EcrouFou est dans le vrai. Il n'y a guère qu'en expliquant à une radio (par ex) que ça ne lui coutera pas plus cher de diffuser des artistes sous lld qu'elle les insèrera dans sa playlist, au milieu des artistes sacem.
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#6 02-08-2007 10:59:12
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
bah je pense qu'un choix s'impose dans l'esprit de la radio/télé : continuer comme ils le font actuellement où se lancer dans cette alternative que propose le libre. On sait, bien entendu, qu'aucune radio, dites commerciales, actuellement connu ne basculera du jour au lendemain dans le libre par contre on peut être ammené à penser que de futures radios/télés qui se formeraient dans un futur proche pourrait se baser sur ce système là plutôt que le vieux désué. En fait faudrait même pas tenter de perdre notre temps avec les médias actuels et très visible mais plutôt tenter de créer ces nouveaux médias. Certains le font déjà d'ailleurs, même si pour l'heure ça n'a pas une visibilité très flagrante. De plus en plus, chaque jour que nous continuerons à parler du mouvement du libre, des gens rejoindront cette cause et tenteront avec leurs capacités de mettre en oeuvre une alternative plus structurée, plus concrête et bien plus organisée.
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#7 02-08-2007 11:05:13
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
et n'oublions pas l'affaire de l'Onomatopeur qui a fini par avoir un contrat avec France2 (il me semble). Des cas où les médias payent un artiste du libre existent et font jurisprudences dans certains pays. Imaginons que le sieur Tchao décide de passer sous LLD je doute qu'aucune télé/radio ne lui diraient non pour une diffusion. En fait le problème des radio/télé c'est pas de la façon dont ils doivent débourser les sous qui les dérange mais plutôt la célébrité de ces artistes et l'audience que ça pourra rapporter.
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#8 02-08-2007 11:27:35
Re : Manu Tchao ne croit plus au disque
on peut être ammené à penser que de futures radios/télés qui se formeraient dans un futur proche pourrait se baser sur ce système là plutôt que le vieux désué. En fait faudrait même pas tenter de perdre notre temps avec les médias actuels et très visible mais plutôt tenter de créer ces nouveaux médias.
+1 - C' est le sens que je met derriére "alternative".
Imaginons que le sieur Tchao décide de passer sous LLD je doute qu'aucune télé/radio ne lui diraient non pour une diffusion. En fait le problème des radio/télé c'est pas de la façon dont ils doivent débourser les sous qui les dérange mais plutôt la célébrité de ces artistes et l'audience que ça pourra rapporter.
+10 000
l' important ce n' est pas le titre en lui même de MR CHao qui interresse les médias...Mais le nombre de personnes succeptible de s' arreter 3"50 sur leur chaine pour le regarder... et bien entendu avec l' objectif que le quidam regarde aussi les pubs...
N' oubliez pas la théorie LE LAY ( en fait qui n' est pas une théorie mais une explication simpliste du fonctionnement d' un média privé ; ) ): fournir du temps de cerveau disponible...
Le titre diffusé est un moyen d' appel, d' attirance pour le temps pub....
N' ayons surtout pas la prétention de changer cela...c' est du trop gros.
Par contre ouvrir une bréche, proposer autre chose, je pense que c'est par la qu' il faut aller.
Il m'est odieux de suivre autant que de guider. (Nietzsche)
The lady in the radiator - ERMC
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