Dis-donc, apprenti papi, faut calmer ta verve! Le pianotage ne te suffit donc pas, que tu viennes braconner sur les terres des escrivassiers et plumitifs? Non, sans déc, continue, je ne suis pas le moins du monde surpris de la qualité et la richesse de ton monde intérieur, je les avais flairé hace bien de tiempo

Tu t'es trompé, sous l'autre croquenot, sourdait une fontaine; aussi te proposé-je  cette suite, s'il t'agrée:

  O ma Lisette à moi, relève ta chemise
  Viens donc ça que je voie ta fente purpurine
  Tous tes antres m'affolent, des aisselles au pubis
  Et le bord de ta vulve est une nectarine

Ah oui, mauvaise langue? J'ai toutes affaires cessantes lâché une brouette exquise, rebondie, portant en ses flancs mafflus un mortier superbe pour me présenter. Si ça continue, je vais même montrer des choses....

Blog à part, je trouve le style général ici délicieux et rafraîchissant. Et, bien que n'ayant pas sondé les abysses et les gouffres, qui peuvent recéler des monstres, ou à tout le moins des espèces inhabituelles, il me semble que le bisounours ait déserté cette contrée. Encore que sa chasse, quand elle est assaisonnée d'un zeste de machiavélisme, tels les Sawis qui couvrent leur proie de cadeaux pour pouvoir le manger -proie humaine, il va sans dire- , puisse s'avérer récréative, voire tonique.

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"pour du vrai ?
...
et si oui : par accident ou volontairement ?"

En fait, ce fut un accident volontaire: je fus m'allonger perpendiculairement à un ballast, but not the least. J'attendis qu'un tortillard à l'ancienne mode, un des si jolis trains que l'on ne voit plus guère que dans les westerns et chez les cheminots en grève, à vapeur donc, arrivât, tchoutchoutant de toute son âme, qu'il exhalait avec l'anxiété d'un asthmatique en quête de ventoline. Et j'étendis solennellement une main admirable, racée, aux ongles exquis, nacrés, polis, avec une détermination qui m'émerveilla d'autant plus que lorsque les susdites phalanges eurent été prestement sectionnées, dans le fracas conquérant des roues de fonte -roulez, petites, de Hazebrouck à Vladivostok- je découvris, mais un peu tard, que distrait, j'avais interverti les mains. Je n'y avais pas été de main morte, mais celle qui l'était, ne l'eût pas dû être. Il ne me restait donc qu'à devenir gaucher, ce que je m'emploie présentement à faire, lorsque les divers traitements, eau de Lourdes, doigt d'honneur, massages thaïs et toutes les ressources de la pharmacopée auront atteint leurs limites.
Il va sans dire que dans une telle convalescence, on n'en est plus à une déconnade près.

En fait, je répondais à PIA qui m"invitait à régaler l'assemblée d'une version reguitarisée façon manouche de "C'est à boire, à boire, à boire" et "Viens poupoule". Aussi m'efforçais-je de dissimuler mon incapacité flagrante devant ce défi, en prétextant une indisposition temporaire due à la bégnigne ablation susmentionnée. Mais me voyant découvert, j'abdique.

Persiflage et chantonnage seraient donc les deux faces du bon maître PIA, dont nous appréciions jusque là l'exquise réserve empreinte de modestie. Aha, il tombe le masque, et quand le micro d'outre-tombe se sera éclairci, on s'apercevra que, tel le slalomeur feignant l'unijambiste, le mélodique PIA rivalise avec Robert Alagna, et, lassé d'en appeler aux rossignols, apatrides puisque intermittents des roucoulades, vocalise lui-même avec une touchante ferveur.
Ayant découvert par le plus grand des hasards que Jean-Bapt' Reinhardt ne jouissait que d'une partie de ses appendices digitaux, j'ai appliqué la règle extrême-orientale qui veut que l'on s'efforce de copier le maître en ses moindres détails, et me suis amputé 3 phalanges: il va sans dire qu'à la cicatrisation achevée, je jouerai au moins comme lui. Sinon, je porte plainte.
Mais je n'ai pas avancé d'un iota dans les investissements en matériel -micro décent ou guitarette electro-acousticante, la seconde hypothèse faisant coup double. Dès que résolu ce dilemme existentiel, je mettrai quelque chose en ligne: les fourches caudines ont ceci de bon qu'elles piquent au vif et forcent à bosser. Voire à bisser.